Si c'est aimer, Madame, et de jour et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire
Oublier toute chose et ne vouloir rien faire
Si cela c'est aimer, furieux je vous aime
Je vous aime et sais bien que mon mal est fatal
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours.
... Mais, ô divin esprit qui gouvernais mon âme,
La Parque n'a coupé notre fil qu'à moitié
Car je meurs en ta cendre et tu vis dans ma flamme
Si j'étais roi, je donnerais l'empire
Et mon char et mon sceptre et mon peuple à genoux
Et ma couronne d'or et mes bains de porphyre
Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire
Pour un regard de vous.
Quoique tes sourcils méchants
Te donnent un air étrange
Qui n'est pas celui d'un ange,
Sorcière aux yeux alléchants,
Je t'adore, ô ma frivole,
Ma terrible passion !
Avec la dévotion
Du prêtre pour son idole
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.
C'est vrai, nous serons vieux, très vieux, faiblis par l'âge
Mais plus fort chaque jour je serrerai ta main
Car vois-tu chaque jour je t'aime davantage
Aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain.
TITRE + pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
TITRE + pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
TITRE + que votre âme voyage
Comme au fond de mon cœur un doux cœur adopté
Que la beauté du monde a pris votre visage
Vit de votre douceur, luit de votre clarté
Qu'un peu de votre voix a passé dans mon chant