Un sénateur couvre son visage de sa toge, en prononçant ces derniers mots lorsque, déjà frappé par plusieurs conjurés qui veulent sa mort, il voit venir vers lui, le poignard à la main, l'un de ses proches les plus chers.
Un empereur qui s'est toujours cru doué de talents exceptionnels pour la poésie, la musique, le chant, évoque encore cette prétention dérisoire, au moment où, contraint au suicide, il va se poignarder à la gorge.
Qu'au moins il me laisse mourir tranquille ! (3 / 14)
Dernière parole
Qu'au moins il me laisse mourir tranquille !
Personne
Jean-Baptiste Colbert
Année
1683
Circonstances
Un grand ministre, allongé sur son lit de mort, aurait refusé d'ouvrir le message de sympathie envoyé par le roi qu'il avait servi pendant plus de 20 ans avec un absolu dévouement, et aurait prononcé ces derniers mots avec un manifeste agacement..
Un compositeur, tragiquement atteint par la surdité dès l'âge de 30 ans, se réjouit à la pensée que dans l'au-delà il ne souffrira plus de ce handicap.
Un poète qui, à 45 ans, a pratiquement cessé d'écrire, dont la santé ne cesse de se détériorer et l'état dépressif de s'accentuer, meurt en laissant échapper un cri de lassitude infinie.
Ah ! Quel talent je vais avoir demain ! On va enfin jouer ma musique ! (9 / 14)
Dernière parole
Ah ! Quel talent je vais avoir demain ! On va enfin jouer ma musique !
Personne
Hector Berlioz
Année
1869
Circonstances
Un compositeur qui fut mal compris et qui rencontra peu de succès de son vivant, exprime, avec un humour teinté d'amertume, l'espoir que sa mort fera sortir sa musique du purgatoire où elle a été tenue jusqu'alors.
Un leader socialiste, dînant au café du Croissant, à Paris, vient juste de commander son dessert, lorsqu'il est assassiné par un étudiant nationaliste qui lui a tiré à bout portant deux balles dans la nuque par la fenêtre ouverte du café.
Un écrivain vivant dans l'inconfort et la pauvreté, qui n'a besoin ni de la gentillesse ni du dévouement ni de la présence des autres, enjoint à tous ceux qui encombreraient ses derniers moments, de lui laisser le seul bien qu'il apprécie : la solitude.
Un ancien Premier ministre britannique, âgé de 90 ans, victime d'un accident vasculaire cérébral, meurt après dix jours d'agonie, non sans lancer une de ces boutades dont il est coutumier.
Un acteur et grand séducteur, devenu obèse, vivant ses dernières années seul, toujours couché, dans des conditions d'hygiène douteuses, fait encore le bravache au moment de mourir.