Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure (1 / 10)
Texte
Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure
Feuillages jaunissants sur les gazons épars
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Sois le bienvenu, rouge Automne
Accours dans ton riche appareil
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil.
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres (3 / 10)
Texte
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!
J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
Le bois retentissant sur le pavé des cours.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure.
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin
Une blonde lumière arrose
La nature, et dans l'air tout rose
On croirait qu'il neige de l'or.
Les longs jours sont passés
Hélas! voici déjà les arbres qui jaunissent.
Comme le temps s'en va d'un pas précipité !
Il semble que nos yeux qu'éblouissait l'été
Ont à peine eu le temps de voir les feuilles vertes.
Poète
Victor Hugo
Titre-Recueil-Date
L'aube est moins claire (Toute la lyre-1888 posthume)
Voici venu le froid radieux de septembre
Comme toutes les voix de l'été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois
Que la bise grelotte et que l'eau même a froid.
Sous des cieux faits de filasse et de suie
D'où choit morne et longue la pluie
Voici pourrir
Au vent tenace et monotone
Les ors d'automne
Voici les ors et les pourpres mourir.
Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs(...)
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille
Les feuilles/Qu'on foule
Un train/Qui roule
La vie/S'écoule