Comme pour fêter l'indépendance des pays africains, un Éthiopien, Abebe Bikila, gagne le marathon : pieds nus, il prend son envol devant l'obélisque d'Axoum, symbole de la conquête de l'Éthiopie par l'Italie, et triomphe devant l'arc de Constantin.
Anecdote
Un boxeur afro-américain de 18 ans, Cassius Clay, est médaille d'or des poids mi-lourds. Rentré chez lui, empêché d'entrer dans un restaurant réservé aux blancs, il jette par dépit sa médaille dans l'Ohio. Converti à l'islam, il sera le grand Mohamed Ali.
Pour la première fois, les JO se déroulent en Asie, dans un pays non occidental, un des vaincus de la dernière Guerre mondiale ; l'Afrique du Sud est exclue pour raison d'apartheid : deux symboles, à l'heure de la montée du tiers-monde.
Anecdote
Logiquement, le judo intègre le programme olympique lors de ces JO mais ne sera pas inclus quatre ans plus tard avant de faire son retour définitif à Munich.
Pour la première fois, les JO servent de tribune à une minorité opprimée : les Afro-Américains Tommie Smith et John Carlos, 1er et 3e sur le podium du 200 mètres, lèvent un poing ganté et baissent la tête quand retentit l'hymne américain.
Anecdote
Avant l'ouverture, la répression d'une manifestation d'étudiants protestant contre les dépenses jugées excessives en vue des jeux, avait fait 300 morts. Le sauteur en hauteur Dick Fosbury invente le saut dorsal. Colette Besson remporte le 400 mètres.
Irruption de la cause palestinienne sur la scène internationale : un commando s'infiltre dans le village olympique, tue 2 athlètes israéliens, en prend 9 autres en otages. La réplique policière se solde par la mort de tous les otages et de 5 terroristes.
Anecdote
Ce devait être les "Jeux de la paix et de la joie", qui feraient oublier les "Jeux d'Hitler" de 1936. Ce furent les Jeux du carnage causé par "Septembre noir". Mais aussi des sept titres olympiques du nageur Mark Spitz, et des 99 médailles de l'URSS.
Dans une économie mondiale en crise après le choc pétrolier de 1973 et la guerre du Kippour, la ville élue et son maire Jean Drapeau dépensent sans compter (un milliard de dollars pour le stade, 3 fois plus que prévu), endettant la province pour 30 ans.
Anecdote
22 gouvernants africains décident de boycotter ces jeux, au prétexte que l'équipe de rugby néo-zélandaise aurait accompli une tournée en Afrique du Sud. Exploits de la gymnaste Nadia Comăneci. Victoire de Guy Drut dans le 110 mètres haies.
La guerre froide sévit entre Etats-Unis et URSS : le président Carter convainc 65 nations de ne pas se rendre dans la capitale soviétique (qui accueille les Jeux pour la première fois) en raison de l'invasion récente de l'Afghanistan.
Anecdote
Jeux (auxquels participent 80 pays seulement, la plupart du bloc communiste) déclarés officiellement "sans drogues", mais surnommés ensuite "Junkie Olympics" ou "Chemists' Games" en raison de l'utilisation massive de testostérone, alors indétectable.
À leur tour, les Soviétiques et leurs affidés boycottent les Jeux américains. Pour la première fois, l'organisation des Jeux est confiée à des hommes d'affaires ou des sociétés privées, dont le but est de faire des bénéfices. Libéralisme oblige.
Anecdote
La vedette de ces Jeux est le sprinter américain Carl Lewis, qui remporte quatre médailles d'or : le 100 mètres, le 200 mètres , le relais 4 x 100 mètres, le saut en longueur. Il égale ainsi l'exploit réalisé par Jesse Owens à Berlin en 1936.
Le continent asiatique accueille les Jeux pour la deuxième fois, après Tokyo en 1964. La Corée du Nord, ennemie de son homologue du Sud, décide de boycotter ces Jeux. Mais 159 nations sont présentes, soit le plus grand nombre depuis 1896.
Anecdote
Le sprinter canadien Ben Johnson remporte le 100 mètres. Mais reconnu coupable de dopage, il est disqualifié et doit rendre sa médaille. Il récidivera plusieurs fois et sera banni à vie. Tennis et tennis de table deviennent disciplines olympiques.