Mon âme a son secret, ma vie a son mystère
Un amour éternel en un moment conçu ;
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher (8 / 15)
Vers célèbre(s)
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Quand nous chanterons le temps des cerises (9 / 15)
Vers célèbre(s)
Quand nous chanterons le temps des cerises,
Et gai rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête.
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux, du soleil au coeur.
Mon père, ce héros au sourire si doux
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit
Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l'heure passé ?
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles
Et l'on entend à peine leurs paroles.
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. (12 / 15)
Vers célèbre(s)
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! Là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux.
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur (14 / 15)
Vers célèbre(s)
La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu,
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
Poète
Paul Eluard
Titre du poème
(Avant-dernier des "Nouveaux Poèmes" dans "Capitale de la douleur")
Et ne m'en veux pas si je te tutoie.
Je dis tu à tous ceux que j'aime,
Même si je ne les ai vus qu'une seule fois.
Je dis tu à tous ceux qui s'aiment
Même si je ne les connais pas.