Au terme de la guerre civile qui l'a opposé au Parlement, un roi d'Angleterre est condamné à mort pour trahison et tyrannie. Devant le palais de Whitehall, juste avant d'être décapité, il s'adresse au peuple anglais.
Extrait
Je pars en honnête homme, en bon roi et en bon chrétien. J'atteste Dieu, à qui je vais tout à l'heure rendre compte, que je n'ai jamais voulu attenter aux privilèges des deux chambres du Parlement. Ce sont elles qui ont voulu attenter aux miens.
Discours à l'Assemblée législative sur la poursuite de la guerre (1792)
Circonstances
Alors que la Révolution vacille devant l'avance des armées austro-prussiennes, un député, ministre de la Justice, exhorte la nation au sursaut, et s'efforce de regonfler toutes les énergies.
Extrait
Le tocsin qu'on va sonner n'est point un signal d'alarme, c'est la charge sur les ennemis de la patrie. Pour les vaincre, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace, et la France est sauvée.
Député à la Convention, dont il est le benjamin, membre de la Montagne, un Jacobin ami de Robespierre répond aux hésitations des Girondins et tente d'obtenir de ses collègues la condamnation à mort du roi, qu'il juge nécessaire.
Extrait
Ce jour va décider de la République : elle est morte, et c'en est fait, si le tyran reste impuni. Les ennemis du bien public reparaissent, ils se parlent, ils espèrent ; la tyrannie ramasse ses débris, comme un reptile renoue ses tronçons.
Discours à l'Assemblée nationale sur l'urgence de lois relatives à la prévoyance et à l'assistance publique (1849)
Circonstances
Un écrivain célèbre, élu député de l'Assemblée nationale, montre dans un discours vibrant, bien qu'il ne soit ni révolutionnaire ni socialiste, l'intérêt qu'il porte au sort des classes souffrantes de la société.
Extrait
Je ne suis pas de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde. Mais je suis de ceux qui affirment qu'on peut détruire la misère. Je ne dis pas diminuer, réduire, limiter ; je dis détruire. Les gouvernants doivent y songer sans cesse.
Discours d'investiture à la présidence du Conseil des ministres (1917)
Circonstances
Le président du Conseil nommé par le président Poincaré pour succéder à Paul Painlevé, annonce à la Chambre des députés son programme de gouvernement, qui se résume à "faire la guerre et vaincre".
Extrait
Nous serons sans faiblesse comme sans violence. Tous les inculpés en conseil de guerre. Plus de campagnes pacifistes, plus de menées allemandes. Ni trahison, ni demi-trahison : la guerre, rien que la guerre. Le pays connaitra qu'il est défendu.
Au congrès national-socialiste à Nuremberg, le Führer, élu au poste de chancelier l'année précédente, révèle dans un discours adressé aux jeunes sa pratique du contrôle des esprits, et sa conception de la suprématie de l'Allemagne.
Extrait
Nous voulons être un peuple. Et vous, ma jeunesse, devez devenir ce peuple. Nous ne voulons plus de castes ou de rangs. Vous devez empêcher ces idées de se développer en vous. Nous voulons un jour voir un Reich. Et vous devez vous y préparer.
Adresse aux Américains le jour de la déclaration de guerre (1941)
Circonstances
S'adressant au peuple américain quelques jours après l'attaque japonaise contre la flotte de Pearl Harbor, le président des États-Unis marque l'entrée de son pays dans la Seconde Guerre mondiale.
Extrait
Peu importe le temps qu'il faudra pour contrer cette invasion préméditée, le peuple américain, fort de son droit, parviendra à la victoire totale. Grâce à la confiance dans nos armées et à la détermination de notre peuple, notre triomphe est inévitable.
Plaidoirie d'un guérillero cubain à son procès (1953)
Circonstances
Engagé dans la lutte contre le président Batista, un jeune guérillero, après l'échec de l'attaque de la caserne Moncada, expose déjà les bases de son futur programme, tout en présentant sa défense devant le tribunal de Santiago.
Extrait
Je sais que la prison sera plus dure pour moi qu'elle ne l'a jamais été pour personne, mais je ne la crains pas plus que je ne crains la fureur du misérable tyran qui a arraché la vie à soixante de mes frères. Condamnez-moi ; l'Histoire m'acquittera.
Discours de réception du Prix Nobel de littérature (1957)
Circonstances
Dans le discours engagé qu'il prononce à Stockholm pour la réception du prix prestigieux qui lui a été décerné, un écrivain français explique quelle idée il se fait de son art, et quel est selon lui le rôle de l'écrivain dans la cité.
Extrait
L'Art n'est pas, à mes yeux, une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas se séparer.
Discours d'investiture à la Présidence des États-Unis (1961)
Circonstances
Le président démocrate des États-Unis, qui vient de battre le républicain Richard Nixon, fait appel, dans un discours inaugural très court mais très inspirant, au sens civique de son peuple et à celui des peuples étrangers.
Extrait
Vous, mes concitoyens du monde, ne vous demandez pas ce que les États-Unis feront pour vous, mais plutôt ce que, ensemble, nous pouvons faire pour la liberté de l'Homme.
Le président de l'URSS annonce à la télévision qu'il quitte le pouvoir : les réformes mises en œuvre (perestroïka et glasnost) sont contestées, un putsch a été organisé contre lui, des républiques se proclament indépendantes.
Extrait
Je quitte mon poste avec inquiétude. Mais aussi avec espoir, avec la foi en vous, en votre sagesse et votre force d'esprit. Nous sommes les héritiers d'une grande civilisation, et il dépend de nous qu'elle renaisse pour notre joie et celle des autres.
Discours au Congrès américain sur le terrorisme islamiste (2001)
Circonstances
Après les attaques terroristes du 11 septembre, le président des États-Unis s'adresse directement au peuple depuis le Congrès pour accuser le mouvement islamiste Al-Qaida et demander le soutien des autres nations.
Extrait
Les ennemis de l'Amérique ne sont pas nos nombreux amis musulmans, ni nos amis arabes. Nos ennemis sont un réseau radical de terroristes. Notre guerre ne se terminera que lorsque chaque groupe terroriste aura été découvert, arrêté et vaincu.
À Johannesburg, lors du 4e sommet de la Terre, un président français s'efforce de sensibiliser l'opinion publique aux questions environnementales et climatiques, et pointe l'égoïsme et l'aveuglement des hommes.
Extrait
Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer. Sur tous les continents, les signaux d'alerte s'allument. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas !