Je t'ai donné ce que j'avais,
De quoi chanter, de quoi rêver,
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans,
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.
Description
Devenue un classique de la discographie de Léo Ferré, cette chanson a souvent été mise en parallèle avec "Ma Bohème" de Charles Aznavour. Une compilation posthume et un opéra inédit écrit par Ferré porteront le même titre.
Aux alentours il n'y avait personne qu'un trombone
Chantant la peine des âmes un aveugle en gémissant
Sans le savoir a marché dans le sang puis dans la nuit a disparu
C'était p't'être le destin qui marchait dans les rues
Description
Cette chanson caustique, écrite par Jean-Roger Caussimon, met en scène le dernier soir d'un employé "modèle" et "toujours plein de zèle". Il s'agit d'un des premiers succès de Ferré. La chanson sera reprise par Gainsbourg et Lavilliers.
T'es qu'un' fleur
Du printemps
Qui s'fout d'l'heure
Et du temps
T'es qu'un' rose
Éclatée
Que l'on pose
À côté
Description
Il s'agit d'un des grands succès populaires de Ferré. Chanson enjouée, écrite dans un langage fleuri en hommage aux "filles de joie", elle deviendra un des piliers du répertoire de Juliette Gréco.
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient le cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Description
Cette chanson - dont le texte est extrait du long poème "Strophes pour se souvenir" de Louis Aragon - rend hommage à la branche FTP-MOI de la Résistance, à travers l'histoire de Missak Manouchian et de ses compagnons d'armes, morts pour la France.
Pour les étoiles que tu sèmes
Dans le remords des assassins
Et pour ce cœur qui bat quand même
Dans la poitrine des putains
Description
Dans cette chanson libertaire censurée à plusieurs reprises, Ferré apostrophe le diable en dressant la litanie des choses pour lesquelles on peut lui dire "merci".
Le fardeau blême qu'on emballe
Comme un paquet vers les étoiles
Qui tombent froides sur la dalle
Et cette rose sans pétales
Description
À la fois hymne à l'anarchie et pamphlet contre la peine de mort, cette chanson décrit une décapitation avec ironie et cynisme. Elle est rythmée par une célèbre formule révolutionnaire empruntée à Auguste Blanqui.
Nous aurons du pain
Doré comme les filles
Sous les soleils d'or
Nous aurons du vin
De celui qui pétille
Même quand il dort
Description
Une première version de cette chanson est parue sur l'album "Mauvaise Graine" en 1959. Récemment repris par Cali, ce titre dépeint un monde idyllique appelé de ses vœux par l'auteur. C'est sans doute une de ses chansons les plus optimistes.
Ces mains qui jouent de l'arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui montent au ciel
Comme une cigarette qui prie
Description
Immense succès de Léo Ferré, cette chanson sensuelle lui a été inspirée par le titre "Night In White Satin" des Moody Blues - cités dans les paroles. Ses quatre strophes en octosyllabes sont ponctuées par la même expression répétée crescendo quatre fois.
T'avais les oreill's de Gainsbourg
Mais toi t'avais pas besoin d'scotch
Pour les r'plier la nuit
Tandis que lui... ben oui !
Description
Écrite en hommage au chimpanzé domestiqué qui vécut chez les Ferré pendant sept années, cette chanson atypique mêle humour, amour et nostalgie, sur un rythme incantatoire.
Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent
La plupart fils de rien ou bien fils de si peu
Qu'on ne les voit jamais que lorsqu'on a peur d'eux
Description
Chanson politique, cet hymne fraternel dédié à ses compagnons de cœur est un des grands classiques de Ferré. Il l'interpréta notamment à la Fête de l'Humanité, en 1992, dans un de ses derniers tours de chant - il mourait un an plus tard.
Et si vraiment Dieu existait
Comme le disait Bakounine
Ce Camarade Vitamine
Il faudrait s'en débarrasser
Description
Marquant une rupture dans l'univers musical de l'auteur, ce morceau ouvre l'album Amour Anarchie sur un son rock déstructuré. Ferré n'y chante pas son texte, il le dit, se posant ainsi en pionnier de ce qu'on appelle aujourd'hui le "spoken word".
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Description
Exerçant une espèce de fascination sur de nombreux fans de Ferré, cette chanson reste l'une de ses plus sombres et de ses plus mystérieuses : sombre par sa musique lancinante et son univers glauque, mystérieuse par son texte à la poésie surréaliste.
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Description
Chanson de l'amour déçu et de l'éphémère, inspirée à Ferré par l'issue rocambolesque de son deuxième mariage, il s'agit incontestablement de son plus grand succès. Il en aurait pourtant composé "paroles et musique (...) en deux heures".
Cependant que Tzara enfourche le bidet
À l'auberge dada la crotte est littéraire
Le vers est libre enfin et la rime en congé
On va pouvoir poétiser le prolétaire
Description
Tirés d'un recueil éponyme écrit en 1956, les deux poèmes - que Ferré fusionne ici pour en faire une chanson - abordent le thème de la création poétique dans une veine très surréaliste où société, sexe et littérature s'entrelacent.
Le désespoir est une forme supérieure de la critique. Pour le moment, nous l'appellerons "bonheur", les mots que vous employez n'étant plus "les mots" mais une sorte de conduit à travers lequel les analphabètes se font bonne conscience.
Description
Ce morceau, le premier d'un album du même nom, est construit autour d'une prose entrecoupée d'un thème musical récurrent qui voit l'auteur dire plusieurs fois le mot-titre, en laissant ainsi résonner toutes les significations.