Evocation des vacances d'autrefois, passées à Combray, chez la tante Léonie ; le drame quotidien du coucher, l'odeur des aubépines, les visites d'un voisin et ami, qui éprouva une passion dévorante pour une cocotte, Odette de Crécy.
Extrait
Toutes les fleurs de notre jardin, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l'église et tout Combray et ses environs, tout cela qui prend forme et solidité, est sorti ville et jardins, de ma tasse de thé.
Récit d'un séjour d'été dans la station balnéaire de Balbec : le narrateur rencontre l'étrange baron de Charlus et se lie d'amitié sur la plage avec une "petite bande" de jeunes filles, parmi lesquelles Albertine, dont il tombe amoureux.
Extrait
Empourpré des reflets du matin, son visage était plus rose que le ciel. Je ressentis devant elle ce désir de vivre qui renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur.
Peinture de moeurs des salons aristocratiques parisiens où le narrateur, amoureux d'une duchesse, prétend s'introduire. La mort de sa grand-mère l'affecte beaucoup. Albertine devient sa maîtresse.
Extrait
... faire ressembler Madame de Cambremer à quelque pensionnaire provinciale, montée sur fil de fer, droite, sèche et pointue, un plumet de corbillard verticalement dressé dans les cheveux.
Découverte de l'homosexualité du baron de Charlus, qui inspire au narrateur un rapprochement avec la condition des juifs ; second séjour à Balbec où le héros retrouve brusquement le souvenir de sa grand-mère morte un an plus tôt.
Extrait
... tant ressortait la femme qu'une erreur de la nature avait mise dans le corps de M.de Charlus. Certes le baron avait durement peiné pour dissimuler cette erreur et prendre une apparence masculine, mais son habitude de sentir en femme ...
A Paris, le narrateur veut empêcher Albertine de rencontrer des hommes ou des lesbiennes, et il la fait surveiller. Excédée, elle le quitte. Récit de la mort de Bergotte, dans une exposition de peinture où il a voulu revoir "Vue de Delft" de Vermeer.
Extrait
Il était mort. Mort à jamais ? Qui peut le dire ? On l'enterra, mais aux vitrines éclairées, ses livres, disposés trois par trois, veillaient comme des anges aux ailes éployées et semblaient, pour celui qui n'était plus, le symbole de sa résurrection.
Fin de l'épisode amoureux : fuite de la bien-aimée, sa mort, le chagrin, puis l'oubli. Le héros peut se rendre à Venise, objet depuis toujours de ses désirs : il s'y livre à l'éblouissement esthétique et à de nouvelles poursuites amoureuses.
Extrait
Car bien souvent, pour que nous découvrions que nous sommes amoureux, peut-être même pour que nous le devenions, il faut qu'arrive le jour de la séparation.
De nouvelles expériences, un faux pas sur des pavés inégaux, la raideur empesée d'une serviette d'hôtel, le tintement d'une cuiller sur une assiette, font revivre des pans entiers de vie passée au narrateur, ainsi affranchi de l'ordre du temps.
Extrait
Et celui-là (l'homme affranchi de l'ordre du temps), on comprend qu'il soit content dans sa joie, on comprend que le mot de "mort" n'ait pas de sens pour lui ; situé hors du temps, que pourrait-il craindre de l'avenir ?